Ac7, 55-60/Ps 96/Ap22,12-14.16-17.20/Jn17,20-26

HOMÉLIE DU SEPTIÈME DIMANCHE DE PÂQUES-C :(2 Juin 2019)

 

 

                   Le Ciel

Le témoignage

Et l’un.

 

Chers frères et sœurs

Bien aimés de Dieu             

En ces jours-là, au-dessus de la synagogue dite des affranchis, (Ac7, 9) le ciel portait un manteau pourpre. Était-ce l’effet miroir du visage des bourreaux déchaînés de colère contre Étienne qu’ils ont lapidé, martyrisé ? Telle une belle tapisserie, et comme à son habitude, la voûte céleste, a changé plusieurs fois. Par son gris temporel et indicible, le ciel fait chanter les différentes nuances de bleu profond, du bleu vert foncé qui donne un spectacle féerique, une joie unique, et un aspect magnifique aux couchers de soleil. Vraiment, l’auteur sacré a raison d’écrire au psaume 18 :«Les cieux proclament  la gloire de Dieu et le firmament raconte l’ouvrage de ses mains. »(Ps18, 2)

Tous les textes de cette messe nous font un clin d’œil à propos du ciel. Dans la première lecture, Étienne, rempli d’Esprit saint fixait le ciel du regard. Et il déclare : « je contemple les cieux ouverts. » Dans le psaume 96 que nous accueillons, il est chanté : « Le Seigneur est roi ! Les cieux ont proclamé sa justice. Dans la deuxième lecture tirée de l’Apocalypse, saint Jean témoigne qu’il a vu Jésus, le descendant de David comme l’étoile resplendissante du matin. Plus encore, dès les premiers versets de l’Evangile de cette célébration, nous lisons :« Les yeux fixés au ciel, Jésus priait ainsi.. » Le ciel de nos âmes, le ciel de nos cœurs, le ciel de nos esprits constituent le haut lieu de rencontre avec le Seigneur. Quelle est la « météo» du ciel de votre cœur ? Quelle qu’elle soit, Jésus, Lui-même vient y prier pour nous et avec nous pour nous  faire contempler sa gloire. Or comme l’écrit saint Irénée : « la gloire de Dieu, c ‘est l’homme vivant, c’est l’homme debout. » Comme Étienne debout pour rendre témoignage.

Le temps de notre vie est celui du témoignage. Le mot martyr signifie témoin. Etienne a témoigné de Jésus jusqu’au bout. En faveur de Jésus qui déclare dans la deuxième lecture : » Moi Jésus j’ai envoyé mon ange vous apporter le témoignage. Depuis son Ascension Jésus nous a passé le témoin. Nous les baptisés, nous devons être ses témoins. Que demande-t-on à un témoin entre autres ?

Il lui est demandé de connaître ce dont il ou elle parle. Avez-vous remarqué la présence de ce verbe reconnaître dans l’évangile de ce jour ? Jésus dit : « Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu et ceux- ci ont reconnu que tu m’as envoyé. »

Dans ce verbe cher à saint Jean, reconnaître, il y a, à la fois, connaître, naître et renaître. Tous ceux qui aiment sont nés de Dieu et ils sont enfants de Dieu. (1Jn 3,1-20) Pour témoigner de Jésus, il nous faut le connaître. Voilà pourquoi Saint Ignace de Loyola disait dans sa prière : « Que je te connaisse intimement, Seigneur, pour t’aimer ardemment et te suivre avec empressement. » Nous le suivons parce que nous avons foi en lui. En outre, ce qu’on exige d’un témoin, c’est qu’il ait l’intime conviction de dire la vérité sur ce qu’il a vu et entendu. Pour cela il doit rechercher l’unité dans son témoignage. Vous comprenez aisément pourquoi Jésus prie le Père pour cette unité. : « Qu’ils soient UN. » 5 fois sur six versets. En paroisse, en famille, en communauté, en République, en association, nous devons rechercher cette unité. L’unité n’est pas uniformité. Elle part de la prière. Elle est le fruit qui pousse sur l’arbre de vie, l’arbre de l’amour dont le feuillage s’appelle protection dont la sève est tendresse, dont la racine est don et pardon. Aimer c’est donner, pardonner, s’abandonner pour faire UN. La finale de l’évangile devient une clé de lecture puisqu’il parle d’amour. Dieu a tellement aimé qu’il nous a donné le Fils, son unique Jésus. (Jn1, 16)Le Fils nous a tellement aimés qu’il s’est offert corps livré sang versé : Eucharistie. Messe. Communion.

Dans le mot communion, il y a commun. Comme UNION. Comme UN. 

UN : « Aimez-vous les uns et les autres. »

UN : cela compte. Quand on aime, on ne compte pas , mais ceux qu’on aime, ils comptent pour nous comptent sur nous et comptent  par nous. Voyez-vous, frères et sœurs, le sacrement de l’Eucharistie est le ciment de notre Unité en Dieu. Car« Il n’y a qu’un seul corps, un seul Esprit, de même que votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, ;un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous agit par tous en demeure en tous. » (Eph4, 1) Cela n’est possible que dans l’Esprit Saint. Voilà pourquoi, « l’Esprit et l’Épouse disent : Viens ! Celui qui entend qu’il dise : Viens ! » (Ap22, 17)

Mais alors n’avez-vous pas entendu ?

 

 

 

 

Père Jean Parfait CAKPO

 

Homélie du VIIème Dimanche de Pâques (2 juin 2019).
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